Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/220

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suffira de vous décrire une seule de mes journées, elle vous servira à juger toutes les autres.

J’entendis sonner les matines : je descendis et je m’agenouillai devant la porte de l’église où je n’osais entrer. En rentrant dans ma cellule, je trouvai que l’on m’avait enlevé mon crucifix. Je me rendis à l’appartement du supérieur pour me plaindre de cet outrage. Je rencontrai par hasard dans le corridor un moine et deux pensionnaires. Ils se collèrent contre le mur, et serrèrent leurs vêtemens comme s’ils avaient eu peur que je ne les souillasse en les touchant. Je leur dis avec douceur : « Il n’y a pas de danger, le passage est assez large. » Le moine me répondit : « Apage, Sata-