Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/223

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n’approchez pas davantage : en voilà. »

En disant ces mots, il jeta par terre les restes des plats, et j’avais si faim que je les dévorai avec avidité.

Dans ma cellule on ne me donnait point d’eau ; il ne m’était pas permis d’en prendre au réfectoire, et dans les souffrances horribles que me causait la soif j’étais obligé de me mettre à genoux au bord du puits et de puiser l’eau dans ma main, ou de la lapper comme un chien. Si je descendais pour un moment au jardin, ils profitaient de mon absence pour entrer dans ma cellule et pour enlever ou détruire tous les meubles qu’ils y trouvaient. Je vous ai déjà dit qu’ils m’avaient ôté mon crucifix ; je ne cessai pourtant pas de m’agenouil-