Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/118

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son bras. Il me dit avec des juremens qui me glacèrent le sang que ce n’était pas le moment de faillir ou de craindre. Je lui demandai en tremblant ce qu’il fallait que je fisse.

« Suivez-moi, me dit-il, et cherchez en tâtonnant votre chemin dans l’obscurité. »

Paroles affreuses ! ceux qui nous font connaître toute l’étendue de notre malheur nous paraissent toujours méchans, car nos cœurs et notre imagination nous le dépeignent moins grand qu’il n’est. Nous apprenons la vérité de tout le monde plutôt que de nous-mêmes.

Je le suivis dans une obscurité complète, et en me traînant sur mes mains et sur mes genoux, car je ne pouvais