Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/174

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en la traversant. L’idée du sort qui attendait mes compagnons ne servait pas à le réchauffer. Je retournai une fois la lampe, sous prétexte d’en arranger la mèche, mais en réalité pour examiner ces infortunées victimes. Elles s’embrassaient ; un rayon de joie brillait dans leurs yeux. Elles se parlaient à l’oreille de leur prochaine délivrance et du bonheur dont elles allaient jouir, et me nommaient dans les intervalles qu’elles pouvaient dérober aux vœux qu’elles formaient l’une pour l’autre. Ce spectacle détruisit les derniers restes de la componction que mon horrible tâche m’avait inspirée. Ils osaient donc être heureux en présence d’un homme condamné à un malheur éternel ! Quelle