Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/262

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ment avais-je pu croire qu’un étranger pût pénétrer dans les prisons de l’Inquisition, et les traverser à son gré sans être découvert ? Qu’il pût s’entretenir avec les prisonniers, paraître et disparaître ; insulter, railler, blasphémer ; proposer les moyens de fuir, les indiquer avec une précision et une facilité qui ne pouvait être que le résultat d’un calme et profond calcul ; et cela dans les murs du Saint-Office, en présence, pour ainsi dire, des juges, à l’oreille du garde qui jour et nuit veillait dans les passages : la chose était ridicule, monstrueuse, impossible. C’était un complot pour me forcer à me condamner moi-même. L’Inconnu n’était qu’un agent de l’Inquisition. J’étais mon propre délateur et mon