Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/266

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tandis que nous pâlissions de terreur à la faible lueur qui nous éclairait.

Parmi les prisonniers se trouvaient des pères et des fils, qui peut-être habitaient depuis plusieurs années des cellules voisines sans le savoir, et qui maintenant n’osaient se reconnaître. N’était-ce pas, en effet, là le jour du jugement, quand les plus proches parens se retrouveront les uns parmi les brebis, et les autres parmi les boucs ? Il y avait aussi des parens et des enfans qui ne craignaient point d’étendre leurs bras décharnés les uns vers les autres, quoique convaincus qu’ils ne se réuniraient jamais, les uns étant condamnés aux flammes, les autres à l’emprisonnement, les autres enfin à une peine mitigée