Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/43

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le sentiment de sa misérable existence. Il tomba foulé sous mille pieds, il ne fut plus, au bout d’un instant, qu’un tas de boue sanglante et décolorée.

Cependant la cavalerie avançait et chargea avec fureur. La multitude rassasiée de cruautés et de sang, céda dans un morne silence. L’officier qui commandait le détachement demanda : « Où est la victime ? » — « Sous les pieds de vos chevaux, » lui répondit-on. Ses yeux se tournèrent vers la terre, et il vit en effet une masse informe et sanglante dans laquelle l’animal venait de marcher.

Témoin de cette horrible exécution, je puis vous assurer, Monsieur, que j’éprouvai tous les effets que l’on attribue d’ordinaire à la fascination. Je frémis