Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/87

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il n’y a que toi seul pour m’entendre. Tu frémis… tans mieux : c’est que tu es du moins sincère dans ta croyance erronée. J’écoutais ces bruits avec avidité ; et telle était la perversité de mon esprit, que je désirais de rencontrer, que dis-je ? de combattre le malin esprit dans toute sa puissance. Ainsi que nos pères dans le désert, je rejetais le pain des anges, et je n’aspirais qu’après les mets défendus, les mets des sorciers de l’Égypte. Ma présomption fut, hélas ! cruellement punie ; je reste privé de femme, d’enfans, d’amis ; avec une existence, prolongée au-delà du terme de la nature, et n’ayant que toi seul au monde pour en mettre les événemens par écrit. Je ne t’en ferai pas présente-