Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/117

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mourir et n’en appelle pas aux gens. Ce serait perdre tes forces inutilement.

Sur ma route j’ai rencontré… deux créoles hospitaliers et désintéressés… Deux créoles Anglais !

Vendredi 28 Octobre.

Je tape les reportages et fais mon courrier.

Samedi 29 Octobre.

Les Boschs construisent une pirogue. Quelle habileté ! Le sentier est creusé dans la forêt, partant de l’arbre abattu jusqu’à la berge, puis il est pavé de rondins destinés à faciliter le glissement du tronc. Sur la berge, une queue de hocco a été installée, ainsi, pluie, vent ou soleil ne gêneront en rien l’ouvrier qui, à la hache et au sabre, équarrit le bois grisâtre et filandreux de l’angélique. Le travail avance lentement mais sûrement, la proue, puis la poupe se dessinent grossièrement ; ensuite, le tronc est évidé patiemment à l’herminette ou au feu ; les flancs de la future embarcation sont soigneusement égalisés de la même épaisseur. La pirogue a pris forme. C’est la pirogue indienne. Mais les noirs du Maroni ne s’en contentent pas. Ils allument un feu de palmes sous le canot et le bois, sous l’action de la chaleur s’entrouvre doucement, les bords s’écartent, on tourne et retourne la pirogue comme un rôti sur la broche.

Parfois, le bois grésille, alors on applique un tampon de bambou écrasé imbibé d’eau. Lorsque le bois est rendu souple par la chaleur et que les flancs entrouverts