Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/118

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s’y prêtent, des traverses de bois sont introduites de force et les écartent davantage encore.

Large, solide, éfilée, la coque de l’embarcation est terminée. Restent les bordages. Ce sont deux longues planches égalisées à la hache puis au rabot et ajustées sur les bords de la coque, de la poupe à la proue, puis clouées. On pose les traverses définitives qui cerclent la coque intérieure comme les douves d’un tonneau, puis les bancs au préalable burinés avec un canif, ornés de motifs d’inspiration géométrique d’un art certain.

Proue et poupe sont davantage éfilées par l’application d’ajouts de bois préparés à l’avance et renforcés de colliers de cuivre ou de fer burinés eux-mêmes et soigneusement travaillés.

Les fissures inévitables sont calfatées avec du mani et de la glu végétale. Les joints des bordages également. Et en quelques instants, mise à l’eau.

La pirogue glisse, légère, bien racée, d’un fini impeccable, sous l’impulsion de rames solides et sculptée dont chacune ferait la joie d’un musée. Parfois celles-ci sont bariolées de teintes vives, rouge, jaune, vert.

Coursier du Maroni, la pirogue s’en est allée rechercher quelques charges à transporter d’un village à l’autre.

Il n’a fallu qu’une semaine pour la fabriquer et le chantier, le carbet, sont brûlés en signe de fin de travail.

Avec une de ces pirogues je suis allé au village de Wacapou, à une heure quarante de pagaie du poste de Maripasoula. En face de Wacapou, sur la rive hollandaise, Benzdorf, village de mineurs travaillant pour le compte d’une grande compagnie hollandaise.

Les deux villages se faisant face se ressemblent. On va de la rive française à la rive hollandaise sans diffi-