Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/147

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Tout excité, j’accoste et le suis à la trace assez longtemps puis reviens au canot furieux de ma maladresse. Les Boschs rient de ma déconvenue. Ils marchent lentement, pêchant et chassant et ainsi je navigue à leur vitesse. Cafard, fatigue, fièvre le soir.

La crique est encombrée de troncs couchés et de petits rapides, parfois je me demande s’il sera possible de passer. Nous y mettons le temps mais nous passons Les Boschs et moi sympathisons. Je leur offre un peu de riz ; ils m’invitent le soir, alors que nous carbettons ensemble, à partager leur repas essentiellement composé de couac et de poisson ou de lézard. La nuit est mauvaise, ma cheville enflée me fait atrocement souffrir. Déjà, lors du premier saut au régiment, je me l’étais sérieusement abîmée. Il pleut. Les Boschs chantent.

Jeudi 24 Novembre.

Nous décidons de partir ensemble puisque notre route est la même. Je n’en suis pas fâché au fond, car je gagne du temps.

Ils m’aident, à franchir plusieurs rapides, s’étonnant de me voir, à chacun d’eux, me mettre à l’eau pour haler à la cordelle.

— Atmara mauvais, disent-ils…

Ils s’étonnent de voir un « Beké > partir ainsi à l’aventure. C’est la première fois qu’ils voient une telle chose.

— Mais quoi faire dans bois ?

Ils n’en reviennent pas. J’essaie de leur expliquer mon itinéraire ; ils ne retiennent que le nom « Tumuc Humac ».