Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/153

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— Gadez là !

En deux coups de sabre il effila son takari et le planta avec force dans une roche. Laquelle roche se mit à onduler, à soulever du sable cependant que la seconde, ondulant de la même manière prenait du large. Et c’est alors que je vis que son arrondi se terminait pas le triangle massif d’une courte queue que je connaissais bien pour la redouter. Une raie… et quelle raie !… 1 m. 50 de diamètre et d’un poids tel que Midaî, malgré ses muscles, avait du mal à la retirer de l’eau. Le « Takari » fiché dans l’œil, s’agitant avec force ondulations, la raie jetée sur un rocher, hideuse, dardait sa queue terminée par le ciseau d’un dard acéré, sa queue pustuleuse et fort raide, recouverte de piquants.

Retournée, hâchée de coups de sabre, la raie ouvrait et refermait sa bouche hideuse avec des hoquets sanglants. Une bouche presque humaine, une respiration haletante.

Les Boschs n’en mangeaient pas, redoutant les mêmes conséquences que pour le caïman et moi, écœuré, sans appétit, je laissai Midaï rejeter le monstre. Je crois que j’ai ai pour un moment à ne marcher dans l’eau qu’avec beaucoup de précautions. Brr !… Sans être mortelle, la blessure causée par la queue d’une raie peut avoir de redoutables conséquences car elle est enduite d’une matière inflammatoire qui active la suppuration, donne la fièvre et, avec de terribles douleurs, rend malade sérieusement. Jai vu des plaies causées par la raie qui affectaient une jambe d’un prospecteur : couture de 30 cm., large de deux et suppurant constamment.