Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/154

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Samedi 26 novembre.

Aujourd’hui les difficultés commencent. — Tous les dix mètres un amoncellement de bois — tombées de lianes et de broussailles — Hache — Sabre — Tire, pousse, on avance très lentement. Je découvre le quatrième camp de la mission Hurault. On distingue maintenant très nettement de grosses coupes mais elles ne nous favorisent toujours pas, les eaux étant toujours en baisse constante. Les Boschs ayant fait maigre pêche décident de m’accompagner et monter plus haut sur l’Ouaqui. Est-ce un signe de la Providence ? En tout cas, je n’en suis pas fâché ; ce n’était pas prévu au programme, mais je ne puis tout de même les renvoyer sous prétexte de raid solitaire !

D’ailleurs, dois-je l’avouer : j’éprouve un certain plaisir à naviguer en leur compagnie. Nous mangeons, pêchons et chassons ensemble, naviguant de conserve et nous aidant mutuellement à pousser les canots dans les passes difficiles. Je bégaye déjà assez bien le « Taki Taki », tout au moins les expressions usuelles et chaque jour j’apprends des tas de choses qui me seront certainement fort utiles pour la continuation de mon voyage. — Je distingue le trou du Pakira, j’apprends à le fourrager avec une palme, à lire les traces fraîches ou anciennes, à savoir s’il est habité ou non. Je distingue maintenant de trois roches, dans un creux de sable, celle qu’il ne faut pas toucher et le lézard se confondant avec la branche sur laquelle il s’accroche au-dessus de l’eau, se laissant tomber, lorsqu’il est surpris, de 10 à 15 mètres. Et comme eux, je m’essaie à les attraper vivants, à la tête, au cou ou à la queue, ou à les tirer où il faut, c’est-à-dire encore au cou ou à la naissance de la queue. Car