Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/161

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L’exploration solitaire est évidemment maigre en résultats scientifiques mais elle est riche en observations. Et c’est la préparation indispensable au travail sérieux d’une mission géographique par exemple.

— Indien là, mauvais !

Lundi 28 Novembre.

Quoique élargie, crique toujours encombrée avec de nombreuses éclaircies sur les berges révélant la présence de marécages — Affleurement schisteux — berges vaseuses.

Cette nuit je rêvais d’eau, d’inondation ; au réveil, je constate un désastre : le canot, ayant glissé du sable où il était presque à sec, a coulé. Les bagages sont noyés, sauf appareil et pellicules gardés heureusement avec moi. Les balles dans une botte étanche ont tenu le coup. La carabine est à graisser. Les allumettes sècheront au soleil, le sac étanche n’ayant pas résisté, les médicaments aussi. Le sel est fondu, le sac de rechange moisi. La journée s’annonce mal ! Au fait, elle est pénible. — Arbres tombés, sans cesse, puis, l’après-midi, coupes plus éclaircies. — Passage plus sympa ! Passons nouveau camp Hurault. La pêche est bonne, le moral aussi, l’appétit excellent. — Nombreuses écorchures aux jambes qui suppurent. Les sauts baissent de jour en jour davantage malgré de petites pluies quotidiennes. Tous les arbres tombés sont pour nous. Quel travail· ! Sans les Boschs, j’aurais mis un mois au moins. Pas de fièvre pour l’instant. Je prends deux « Novaquines » tous les deux jours. Je constate un certain amaigrissement. Car si le couac à l’avantage de gonfler moins, il ne nourrit guère. Les Boschs, pour cette raison, malgré leur carrure d’athlètes ont un ventre de