Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/176

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Mercredi 7 Décembre.

Je décide de pousser plus haut que le Saut Verdun et de visiter la crique pour voir son orientation. Mes pieds vont un peu mieux mais le poisson m’occasionne des poussées d’urticaire et une sérieuse dysenterie qui me laisse anéanti. En haut du saut je trouve deux billets de Cabane. L’un sur une planche l’autre dans une boîte de corned beef. Dans l’après-midi, un hocco ayant eu l’excellente idée de se poser à dix mètres de mon hamac, je le tue. Je consolide le sac, mets les notes à jour.

Le temps est au beau instable. Les Boschs invoquent à nouveau les dieux de la rivière. Assis en rond autour de petits drapeaux fichés en terre ils écoutent le chef de clan prononcer les formules d’appel au Dieu et des demandes de grâces. À chaque invocation, il boit une gorgée d’eau teintée de terre blanche contenue dans un couis et asperge le sol avec bruit. Les uns après les autres, ils, ont fait leur prière, la femme la dernière et à voix basse.

Ce sont de superbes athlètes au point de vue torse mais ils ont du ventre et ceci est dû à l’absorption de quantités impressionnantes de couac. Ils n’ont pas de mollets. Souvent même les jambes sont déformées car les Boschs sont d’excellents navigateurs mais répugnent à la marche et l’harmonie de leur corps s’en ressent énormément.

Jeudi 8 Décembre.

Dysenterie. — Je suis angoissé, fébrile — Impossible de travailler. — Je somnole dans le hamac, la chaleur est écrasante. Bientôt la Noël ! Qu’est-ce que cela va représenter pour moi ? Mais tout de même, l’aventure est belle