Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/178

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Vivement le Tamouri ! Mon sac est prêt, c’est moi qui ne le suis pas et je me morfonds. Midaï me dit :

— Moi beaucoup de peine ou partir.

Je souris :

— Moi aussi !

J’aurais aimé avoir un compagnon comme lui.

— Mi ti baka é ba.

— Si bon Dieu veut.

La femme bosch a perdu son petit chien. Elle se lamente, pleure, trépigne et présente un aspect peu engageant. Elle est restée longtemps sur les roches où Toti a été vu, pour la dernière fois, à sangloter et invoquer les Dieux, appelant avec des cris déchirants.

Finalement, on entend Toti répondre et clamer sa frousse quelque part dans le bois. Avec des torches on le retrouve ; tout le monde est content sauf le mari qui flanque une sérieuse volée de coups de poings à sa femme. Le père s’interpose pour le calmer, l’autre l’engueule, lui faisant remarquer ma présence. La femme pleure puis rit aux éclats, plaisante et, pour terminer, fait la toilette de son mari, tressant artistiquement ses cheveux et les peignant.

Demain, chasse. Les Boschs font ingurgiter au chien une pincée de poudre noire mêlée à du tafia, prétextant que ça excite l’animal. Les chiens des nègres marrons du Maroni ont d’ailleurs en permanence, en guise de collier, des sachets de cuir emplis de viande de tel ou tel gibier pétrie avec du roucou. En général, les procédés varient avec chaque individu et tous ont leur secret de préparation jalousement gardé. C’est ainsi qu’ils arrivent à rendre un chien méchant, à lui faire chasser l’agouti, le cochon ou la biche ou bien l’animal qu’ils désirent chasser ce jour-là.