Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/179

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Si leur fusil au canon troué est un poème, le remplissage des cartouches en est un autre non moindre. Les vieilles sont précieusement gardées, l’amorce est retirée au couteau, remplacée par une neuve. — Un peu de poudre (sans poids ni mesure), un peu de bourre, du plomb, une petite plaquette d’écorce, on tasse, on plie le carton de la cartouche avec les doigts, et voilà ! On jauge à l’œil et, ma foi, ça rend bien comme ça !

Midaï sérieusement mordu au talon par un aymara qu’il venait de jeter dans le canot — matraqué —. Les dents de ce poisson sont de véritables rasoirs ; la peau est littéralement découpée en lanières espacées de quelques millimètres et longues de quatre à cinq centimètres. Je crois que l’aymara est aussi dangereux que le piraï, sinon qu’il mord et lâche aussitôt sans s’acharner. Il est vrai que je n’ai pas encore vu un seul piraï sur l’Ouaqui, à croire qu’il n’y en a pas, car, pêchant à la chair fraîche, ils auraient dû venir en nombre se prendre à nos lignes. Les rivières de Guyane sont cependant réputées comme très dangereuses… Où sont les bandes de piraï du Brésil, tellement pressées que l’eau bouillonnait ?

Un avion passe, très haut, dans l’après-midi.

Samedi 10 Décembre.

Purge — diète — la dysenterie s’aggrave — 4 comprimés à 0, 25 de stovarsol par jour.

Dimanche 11 Décembre.

Nous sommes tous malades. Les Boschs se hâtent de rentrer. Dans mon état, je préfère redescendre la crique