Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/185

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taqueront pas car l’indien n’attaque pas un homme seul, sans défense, à moins d’être menacé. Aussi, je me garderai bien, quel que soit le bruit que j’entende, de me mettre sur la défensive car alors je risquerais de recevoir une flèche.

L’Indien est patient… Si j’ai vraiment affaire à des Indiens, ils me suivront et m’épieront pendant des jours puis, si je me dirige vers un endroit où il ne leur plaît pas que j’aille, ils se manifesteront par quelques flèches dirigées autour de moi et attendront ma réaction. Alors je déposerai ma carabine à terre, attacherai Boby près de moi et, si j’ai encore du tabac, je fumerai une pipe en attendant leur approche…

Mais, ces empreintes étaient-elles celles d’Indiens ? Enfin, qui vivra, verra !

Mardi 14 Décembre.

Je perds deux fois la piste qui, dans les marécages, est à peu près invisible et ne la retrouve que par miracle après de longues recherches exténuantes. Le soir, j’arrête à nouveau près d’un marigot. — Lassitude — un peu de fièvre — ampoules énormes aux pieds. Impossible de continuer avec les brodequins (peu pratiques d’ailleurs car ils s’accrochent à toutes les lianes et pèsent lourd). Je les abandonne, décidant de continuer en espadrilles (qui elles, amènent de nombreuses glissades).

Aujourd’hui, à nouveau parcouru environ deux kilomètres.

Le menu est maigre. Je termine le poisson boucané qui commence à sentir et fais bouillir un cœur de palmier.