Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/188

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afin de mériter celle-ci et d’en avoir davantage la joie. Il aurait été trop facile d’aborder les Tumuc Humac soit des sources de l’Itany, soit de celles de l’Oyapok. J’avais décidé depuis longtemps de suivre ce chemin, je le suivrai quoi qu’il en coûte car on doit toujours marcher de l’avant, ne pas céder au découragement.

Lorsqu’on veut vraiment quelque chose, on peut l’avoir ou la réaliser. Aucun prétexte n’est valable car rien n’est impossible et que ce soit tôt ou tard, ce que l’on a décidé se réalise. Il faut savoir oser. Je me souviens du classique et combien exact « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » ; pour moi, ce serait plutôt sans joie.

Au départ, je m’aperçois que la piste se recoupait.

Suivant le chemin de la chasse d’hier, j’arrive à un lieu de camp. Je reviens sur mes pas et retrouve le mien mais pas trace du n ° 2. Mètre par mètre, j’explore la piste et enfin, aidé par la Providence, je retrouve le camp du Marigot et y charge le sac G.I. Je mange les derniers morceaux de poisson salé. C’est maigre encore et pas très indiqué pour ma dysenterie.

Assis sur un tertre, je rumine et repose ; soudain, je vois un reflet jaune, puis les broussailles s’entr’ouvrir et un superbe « hocco » apparaître. — En joue, le cœur battant, j’appuie sur la gachette… Il tombe… Oh ! joie, ce n’est pas encore aujourd’hui que je mourrai de faim. Dieu soit loué !

Je pars, dépasse le camp n° 3 pour arriver au camp Cottin. Celui-ci est situé sur un tertre à un coude de rivière et se compose de deux carbets.

La piste a été pénible, mes jambes me portent à veine. À peine arrivé, je m’affale. La faim me donne de sérieuses crampes d’estomac. Un peu remis, j’allume du