Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais combien de fois dans une vie se sent-on découragé ! et combien de fois a-t-on repris du poil de la bête ? Et bien ! demain, je suis sûr que je serai en pleine forme. Il faut qu’il en soit ainsi… Aller de l’avant, toujours plus de l’avant ! Telle doit être ma préoccupation constante. Dieu m’accompagne dans ce périple. C’est une conviction profonde et ma foi me permet de supporter cette affreuse solitude. Celle-ci, hélas, ne va pas sans maints débats de conscience… mais je crois en Dieu car, lorsque je l’en ai prié avec ferveur, sa sollicitude s’est manifestée. Il ne fait pas de miracle, il aide à les réaliser, il inspire et la bonne volonté de l’homme, inspirée de la force divine, réalise des prodiges. Telle est du moins ma conviction profonde.

On ne doit pas entièrement s’en remettre à la Providence, ce serait bien trop facile, mais on doit aider celle-ci à se manifester. L’inertie, l’abandon, l’accablement doivent être passagers car alors la Providence ne peut intervenir et la foi la plus profonde ne réalisera pas le miracle espéré. C’est confiant seulement en Elle que l’on doit repartir sans attendre le don inespéré tombant du ciel ou l’allègement du sac, ou le chemin plus court, débarrassé d’obstacles et dans l’immense forêt, seul, perdu, s’il n’avait pas la foi, l’homme deviendrait fou.

Samedi 17 Décembre.

J’allais partir, je fais 2 mètres. Cette fois, ce sont les bretelles de fermeture du sac qui lâchent et tout le dessus du barda se retrouve à terre ! Je consolide avec des lianes. Les bretelles de portage ont été remplacées par un bon morceau de la corde de mon hamac