Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/219

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Il serait à souhaiter que chaque année, pour les vacances, des troupes de jeunes gens s’en aillent en randonnée dans nos colonies, apprenant en même temps à les mieux connaître. Mais la vraie vie des bois, celle du trappeur, celle du primitif avec de très larges concessions au confort procuré par le camping moderne. — Rallyes de brousse où chacun, partant d’un point et se dirigeant à la boussole, marcherait quelques jours seul vers un lieu de grand camp.

Il est dur, aussi, lorsqu’on est au tiède dans le hamac, de se lever sous la pluie glacée pour ranimer le boucan. Mais il risque de s’éteindre, la viande va pourrir, alors, on se lève, on va sous la pluie, on se trempe et, vite on replonge dans le hamac content d’avoir vaincu la voix qui vous disait « laisse courir »… « il fait si bon ici »…

Samedi 24 Décembre.

Ce matin je suis parti tôt chercher la musette. Le chemin m’a semblé long, ma faim n’est jamais tout à fait apaisée, mais la fatigue provient sans doute de l’effort constant auquel je me suis astreint. Tôt ou tard, je m’habituerai.

Je suis arrivé au camp de la famine, je suis reparti aussitôt, de plus en plus las.

Marcher en forêt, c’est ployer sous le sac, à chaque pas trébucher, glisser, tomber, on se raccroche à un arbre, et c’est un épineux ! On le lâche pour un autre, il cède car il est pourri et vous voilà couvert de fourmis ; on évite une liane pour tomber dans une autre : on met le pied sur un tronc qui cède et vous voilà enlisé jusqu’aux genoux ; sur un autre, on dérape ; on re-