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Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/24

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15 Août.

Bloqué — pas d’argent pour partir. Je dois attendre une occasion. Un mineur doit aller sur le Maroni, peut-être m’emmènera-t-il ?

Fièvre — Je travaille dur mes dialectes Oyampis et Roucouyennes.

Cartographie !… Et moi qui n’aimais pas les math…

Mes angles de marche sont déjà calculés ; c’est joli sur le papier !

25 Août.

Cayenne — Cette inaction me pèse vite…

Une famille métropolitaine m’héberge ; leur affection compréhensive me permet de patienter.

Je ne sors plus, je travaille jusqu’à m’abrutir : dialectes, cartographie… un peu de rêve, parfois le cafard. Cafard ou peur ? Nous verrons bien sur place !

26 Août.

L’échec est humain, mais il ne m’est pas permis d’échouer.

Courrier… Des lecteurs m’écrivent… Jeunes enthousiastes, très jeunes, pas encore blasés. Merci ! vous êtes chics !…

Pluie, pluie… la saison sèche est bizarrement mouillée.

Un homme m’a raconté une histoire… Comme les autres : dix-sept hommes sont partis, en 1938, sous la direction du Capitaine Grelier des Eaux et Forêts. Ils sont revenus au nombre de huit — Deux fois attaqués par ·les Indiens — fièvre — faim — peur.