Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/240

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mêle de me tracasser et me fait souvenir de l’arbre ressort.

Dimanche 8 Janvier.

Le soleil s’est levé, puis il a disparu. Il pleut, ça s’arrête, ça recommence, ça me met les nerfs en boule.

Je viens de tuer un bébé « toucan » de la grosseur d’un pigeonneau. Un véritable coup de hasard ! Je l’ai mis à la casserole pour faire un bouillon avec de l’huile… d’armes. Avant de quitter Maripasoula, j’avais presque terminé un petit bidon d’huile à carabine. Alors, je l’ai rempli d’huile comestible, brassant le tout comme un cocktail. Ça sent un peu le lubrifiant, ça en a même la couleur. Bah ! ce n’est pas tellement mauvais.

Du tout, je n’ai laissé que le bec et les pattes, réussissant à mastiquer les os. C’est que je veux sentir mon estomac se calmer ! je veux le sentir plein ! J’ai gardé le bouillon pour ce soir. En fait, il m’occasionne de sérieuses coliques, dysenterie, et me rend ivre.

En plein après-midi, — car je n’ai pas attendu le soir — je me suis traîné jusqu’au hamac et m’y suis endormi comme une masse. Je me suis éveillé fort tard et aussitôt je suis allé à la chasse. Triste retour avec un petit régime de « paripou » et l’estomac lesté de deux cœurs de pinots.

J’ai couru les marécages et les collines sans succès. Juste avant la nuit je suis allé visiter l’arbre choisi pour être abattu et creusé. Ma hachette ébréchée, en une heure de travail, ne l’a pas entamé de plus de cinq centimètres et il mesure plus d’un mètre de diamètre !

Mes pieds garnis d’épines d’awara suppurent ; quoi que la plante durcisse, je suis encore sensible et ne