Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/26

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Vandales, prétentieux, stupides, éloquence du perroquet, vaines diatribes !

Pauvre Coudreau, si tu savais ce que l’on t’abîme… Mais au fait, n’as-tu pas abîmé Crevaux ?…

Bah ! entre loups, le chef le file blessé n’est pas épargné par les roquets… Dieu sait s’il y en a dans cette profession ou celles qui s’y rattachent. Tu croyais au Sacerdoce… égoïste, va, tu n’as pas voulu leur dire les joies de nos solitudes. Tu as raison ; partagées, elles seraient odieuses. Faisons croire au dévouement pour mieux goûter notre plaisir avare.

4 Septembre.

Encore à Cayenne ! Le temps est toujours à la pluie. Je sens ma volonté faiblir, j’ai hâte de m’en aller. Je n’arrive pas à terminer mes papiers pour les journaux du soir. Ceux de Sciences et Voyages sont enfin partis avec les photos.

J’ai vendu ma Winchester qui devait servir à payer les piroguiers. J’ai vendu ma valise de cuir, celle dont j’étais si fier, achetée à Rio, juste avant de repartir en France. J’ai vendu ma cellule photo-électrique. Après expérience, je pense qu’il vaut mieux se fier à soi-même, qu’à cet engin capricieux et fragile, et puis… il me fallait de l’argent.

Malgré cela, je n’ai encore plus un centime en poche. Je suis hébergé chez des gens qui m’ont adopté comme leur enfant ; le quatrième, puisqu’ils en ont déjà trois. Ils font tout pour me mettre à l’aise.

Je souffre cependant de cette situation misérable. Satané métier, ! Il me faudrait une fortune, des amis