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Mercredi 28 Septembre.

Thiébault s’affaire, le professeur somnole coiffé d’un bonnet de coton, bonnes histoires, brave homme, son accent belge plaît à mes oreilles et me rappelle certain voyage à Bruxelles, Amsterdam, ayant juste de quoi prendre le train en vendant mes articles sur le Matto Grosso à la sauvette, de porte en porte… Je croyais gagner beaucoup d’argent. Parti avec trois mille francs, je suis revenu avec dix florins de dette contractée envers une jeune et charmante Hollandaise de La Haye.

Nous partons pour Mana ; dernière grande étape du voyage. Mana est un bourg ensablé. Pour moi ce sera une grande ville, la dernière. Et puis, quatre-vingt-dix-neuf sauts à franchir à la cordelle, à la pagaie. Terminus, adieux, la piste…

Je devrais être parti depuis Juillet ! Mais ne nous plaignons pas, les dieux m’ont été favorables. Mieux vaut partir tard que jamais.

La voiture saute et tressaute, nous avec, puis nos bagages, et Boby pas très rassuré.

Mana ! le sable — visite au bon curé, au gendarme célibataire à l’accent de Toulouse. Sur la berge, notre canot.

Aventure chérie, bientôt je dirai : « Tu es à moi ».

« La route est longue, longue, longue,
« Marche sans jamais t’arrêter.
« La route est dure, dure, dure,
« Chante si tu es fatigué… »

Vieux refrain scout — départ dans les collines, puis dans les montagnes sous le chapeau de l’Éclaireur et