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Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/40

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enfin, la vraie route du routier, le bâton fourchu en main, flagellé par le vent — saines fatigues du dimanche, rude école : spéléologie, escalades, bagarres amicales…

Et les totems, leurs danses, le rite immuable de l’épreuve du feu, celle de la mixture…

Tu seras « Otarie téméraire ». Otarie, parce que tu nages comme le phoque… Téméraire, parce que tu risques…

Des amis m’appellent encore Otarie, ce sont ceux dont les dernières lettres d’encouragement m’ont transmis le message :

— « Éclaireur… toujours… droit ! ».

Je marcherai droit devant moi, vers le sud, vers les monts mystérieux, ascension que nous tous avons rêvée et que le destin m’a choisi pour tenter.

Le clan s’est dispersé, les routiers ont pris la route de la vie et, chacun de notre bord, je crois que nous restons fidèles à notre devise ; pas toujours hélas ! mais nous marchons droit et nous sommes forts.

Baden Powel, par le scoutisme, a su nous donner le courage de vivre suivant nos goûts… et c’est dur parfois !

Jeudi 29 Septembre.

Nous devions quitter Mana aujourd’hui pour la rivière. Les élections approchent ; samedi le conseil municipal sera renouvelé… fièvre politique, discours… Alors, nous attendons !

Je dois attendre aussi, étant tributaire de la mission, pour joindre la crique Sophie dans la Haute Mana.

Un gendarme arrivé de Sophie m’a prévenu que là-bas, tout se payait au poids de l’or : cinq grammes par jour par porteur.