Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/67

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heurt sur les lianes pendantes et s’affairent à chercher ln pâture du soir.

Soudain, un saut semblant infranchissable barre toute la rivière. Un cirque étroit de vase tout à côté du saut nous offre l’hospitalité. Pour installer nos hamacs il faut batailler avec les branches pourries des palétuviers, s’enfoncer jusqu’aux genoux dans une terre molle. Pas moyen de faire du feu, tout est humide.

Couac, corned beef, repas morne, silencieux, à la lueur de lampes-tempêtes qui attirent des milliers d’insectes agaçants. Il fait froid. Nous sommes crottés. La mauvaise humeur est générale. Tant bien que mal, tout le monde s’installe.

Vendredi 14 Octobre.

Le Saut Camanwoie nous sert de petit déjeuner. T… malade, tarde à se lever. Déchargement et rechargement habituels. Nous partons, franchissons Saut Ferou Doro en beauté. Le soleil donne à plein. Les berges du fleuve s’entr’ouvrent davantage (quatre-vingt à cent mètres à présent). Nombreuses roches immergées, arbres tombés. On entend la plainte rauque et étranglée du singe Couata. Quelques chants d’oiseaux.

Rechargeant mon appareil photo, je m’aperçois que le film décroché n’a pas tourné. Depuis le Saut X, toutes les photos sont perdues. Incident technique qui a le don de me gâcher la journée. Par ailleurs, la chaleur et l’humidité font gonfler les pellicules. Celles-ci se dévident mal, l’appareil lui-même se comporte très bien. Je me demande quelle sera la qualité des photos du voyage. La vase des plages annonce le schiste cependant que le granité persiste et, arrivant au Saut Ananas, j’aper-