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çois de superbes structures fluidales datant du refroidissement. Le filon de quartz mord la roche sur dix à quinze mètres et très profondément. La netteté indique que la roche au granité très pur s’est cristallisée beaucoup plus tard. Les roches rencontrées auparavant étaient d’un grain beaucoup plus grossier.

Le Saut Ananas est un obstacle réputé difficile ; l’eau bouillonne à un coude de la rivière suivant une pente accusant une dénivellation de sept à huit mètres. La baisse des eaux a mis à jour de nombreuses roches qui obstruent définitivement les chenaux navigables à la saison des pluies. Les canots sont entièrement déchargés et nous installons le camp pour la nuit, préparant le repas et profitant du soleil pour faire la lessive.

Au soleil couchant, dans l’impossibilité de passer les canots sur le fleuve, nous les faisons glisser sur la mousse des roches mises à sec. Unissant nos efforts, nous y réussissons sans trop de difficultés et rechargeons les canots avant la nuit tombée.

La fatigue de ce pénible voyage commence à se faire ressentir.

Samedi 15 Octobre.

Dès l’aube nous partons, franchissons à la cordelle le saut Capiaye avant d’être arrêtés par le Saut Grand Caïmarou, très dangereux et de mauvais souvenir pour un de nos piroguiers Saramacas qui a coulé ici deux fois.

Le Grand Caïmarou forme un barrage sur toute la largeur de la rivière et sur une longueur de deux centimètres. C’est une constellation de roches et de bancs rocheux, d’îlots minuscules et d’arbres tombés, avec des fonds de sables et graviers variant de 50 centimètres à