Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/80

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les, on prend le sabre à la main et c’est le retour au village en une longue procession de tous les mineurs de l’endroit.

Parfois l’un des frères tousse :

— Depuis longtemps ? depuis dix ans !

— Oh ! c’est un rhume.

Jeudi 20 Octobre 1949.

Hier au soir, à notre arrivée au village, j’ai assisté au travail du minerai. En général, le concassage du quartz a lieu à la fin de la semaine ; chaque jour, le mineur apporte un plein katouri de pierres et celles-ci sont entassées dans un coin du carbet. Parfois, les femmes, aux heures perdues s’occupent à diminuer le tas et c’est pour cette raison que toute la journée, dans les villages de mineurs on entend l’écrasement sourd répercuté par le sol de terre battue, de la baramine servant de pilon broyant le quartz mis dans un mortier de fer.

Les deux frères sont assis sur des caisses, dans une remise attenant à leur carbet. À terre une fosse rectangulaire dont le fond est garni d’une large pierre plate. Sur cette pierre un petit tas de quartz est déposé. Armé d’une baramine, le Créole se met en devoir d’écraser les pierres. Réduites en gravier, elles sont mises dans une caisse dans laquelle puise le second mineur qui écrase ces graviers dans le mortier de fer.

Une poussière fine et impalpable s’en échappe, recueillie par une troisième caisse ; les résidus mélangés au gravier sont frappés à nouveau, transformés en poudre.

Ils passent alors, après un nouveau criblage, dans la caisse numéro trois.

Le tas de quartz diminue, les caisses s’emplissent,