Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/81

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la baramine broie d’un mouvement régulier et pesant.

Avec la caisse, les deux frères sont partis au bord de la rivière. Ils ont emporté une battée, cône évasé en tôle emboutie et deux « couias », des coupes de tôles arrondies parfaitement.

Et les deux frères lavent la poudre de quartz, d’abord dans les « couias » au-dessus de la battée, et puis dans la battée dont le fond est garni de mercure en double mouvement de rotation et de balancement qui placent le gravier et l’or par ordre de densité.

Lorsque le mercure jaunit, il est déposé dans un carré d’étoffe soigneusement plié, pressé puis chauffé jusqu’à évaporation. Le carré déplié révèle un minuscule bout d’or empli d’impuretés mais servant au commerce et valant trois cent-soixante et quinze francs le gramme.

Au village Sophie, cette méthode d’exploitation tout à fait particulière est due à la présence de gîtes éluviaux résultant de l’altération sur place des formations aurifères. Les gîtes éluvionnaires se trouvent aux flancs de vallées ou aux environs immédiats des rivières. Ils passent d’ailleurs latéralement aux gîtes alluvionnaires et aux endroits d’affleurement de la formation aurifère. Suivant le degré et la profondeur de l’altération de formation aurifère, les gîtes éluvionnaires se divisent en deux catégories. La première comprend les gîtes de terre végétale au sens strict, c’est-à-dire caractérisée par l’altération complète de la formation qui a donné naissance.

Ces gîtes se présentent ainsi au trou de prospection une couche (vingt à trente centimètres) d’humus ou d’argile noire ou rouge, traversée de racines d’herbes et d’arbres, à un mètre cinquante il n’y a pas encore de