Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/87

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C’est alors qu’il procède à l’essai à la battée, c’est-à-dire qu’il lave un peu de gravier et vérifie la teneur en or. S’il est satisfait de l’essai, faisant appel à deux ou trois compagnons, il entreprend la construction du « long tom », long canal en planches composé de 3 pièces : première, une dalle, c’est-à-dire une caisse peu profonde placée sous un déversoir alimenté par une dérivation de la rivière la plus proche, deuxième : une grille destinée à retenir les gros cailloux, et enfin, la caisse à production recevant l’or amalgamé et le sable, située en contrebas de la dalle avec une inclinaison de soixante-quinze degrés. Dans la caisse à production se trouvent les « rifles », c’est-à-dire des pièces de bois striées de rainures dans lesquelles se trouve du mercure. Les rifles barrent un long canal en planches appelé « sluice » ou « sluire ».

Sur le chantier de Dagobert, le < long tom > est placé sur pilotis ; il traverse en effet le trou large et profond où, à la pelle, est recueillie la terre aurifère. Cette terre, jetée dans la dalle, est lavée par l’eau courante provenant du déversoir qui est une longue tranchée aboutissant à une crique et qu’isole à volonté un système de barrage en planches.

L’eau ainsi se précipite ou bien n’arrive pas, suivant les besoins du travail.

L’eau entraîne l’argile, les graviers et les gros cailloux s’arrêtent sur la grille.

Un homme ratisse la dalle, malaxant sans interruption la terre jetée par son compagnon en contre-bas. Parfois il se penche et dégorge la grille, jetant à pleines mains les cailloux retenus.

Le reste passe dans la caisse à production après avoir franchi les rifles du sluice ; une battée est dispo-