Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/88

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sée en contre-bas de la caisse de production contenant aussi du mercure et amalgamant l’or échappé à l’épreuve du sluice. L’eau continue à courir librement dans un canal encaissé entre les déblais ; un homme armé d’une pelle travaille à dégager le canal, sans cesse enrichi de l’apport des alluvions déversés dans la dalle.

Un des mineurs barre le déversoir, l’eau cesse de couler, de la boue reste dans la dalle, la grille est dégorgée, le mineur de la fosse cesse de jeter de la terre, la dalle est nettoyée par un dernier courant d’eau.

Accroupi, armé d’un balai miniature, un mineur nettoie les planches du sluice amenant petit à petit le mercure vers la battée, cependant que l’eau claire coule et que le mercure brille d’un faible éclat jaune.

Sur un feu, une plaque chauffe, le mercure est mis sur cette plaque, il s’évapore, quelques grains d’or demeurent.

L’opération a rempli la matinée. Il est midi au soleil ; je crève de chaleur d’avoir couru d’un côté et de l’autre à la recherche d’angles variés pour les photographies. Le ciel nuageux m’oblige à changer l’ouverture à chaque instant. La chaleur agissant sur le film empêche son déroulement, je m’énerve et, lassé, file sur un autre chantier, suivant la piste que l’on m’indique, Boby crotté sur mes talons.

Après une heure de marche, j’arrive à un chantier immense où travaillent une quinzaine de noirs, de la boue jusqu’aux mollets, déblayant un terrain fait d’argile molle. Le soleil tape et le travail est harassant. Ils vont à la poursuite du filon, creusant depuis plusieurs semaines cependant que deux « long tom » gigantesques et inutilisés se dressent sur leurs pilotis dans l’attente de leur pâture de terre aurifère.