Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les. Il va faire le relevé de la piste autrefois très fréquentée par les mineurs, aujourd’hui à peu près délaissée. Je vais aussi prendre cette piste et, continuant par la crique Petit Inini, arriver au Maroni. J’ai engagé un porteur qui me coûte fort cher : vingt grammes d’or jusqu’à la grève.

J’ai dû vendre mon revolver pour avoir de l’or, — on me donne cinquante grammes : c’est une bonne affaire. — J’ai acheté des vivres pour la route, de la pacotille pour les Indiens. Je suis chargé de bagages qui ne trouveront leur utilité que sur le Maroni et sur l’Ouaqui. Ensuite, délesté, je partirai pour mon raid, chargé d’un poids dépassant à peine celui qui était prévu, c’est-à-dire vingt-cinq kilogs.

Mon sac pour le raid : pellicules et papiers divers dans une caisse métallique : cinq kilogs cinq cents ; munitions pour 22 long rifle : six kilogs cinq cents ; hamac, moustiquaire, hache, imperméable : quatre kilogs cinq cents ; pharmacie : un kilog cinq cents ; pacotille pour Indiens ; deux kilogs cinq cents ; divers, tabac, allumettes, corde, sac de sept kilogs, soit un total de vingt-huit kilogs cinq cents, charge aisément portable en marche lente à raison de trois à cinq kilomètres par jour. Mais avec la charge de rivière, les pacotilles supplémentaires, sabres d’abatis, etc…, prévus pour les Indiens Roucouyennes de l’ltany que j’espère visiter avant le départ pour l’exploration, la charge répartie en deux sacs représente trente kilogs pour le porteur martiniquais et autant pour moi.

Dès le départ, le martiniquais marque une nette mauvaise grâce à m’accompagner, disant que pour un tel travail je ne l’ai pas payé suffisamment, que la route est longue, la charge pesante…