Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de journée loués pour le repiquage des cossarts vinrent en groupe considérer l’ancien qui tardait à s’en aller. Chacun dit son mot, puis ils repartirent dans les terres.

À six heures, quand on rentra, le père respirait encore. Son gendre, à la fin, s’effraya.

— Qué qu’ tu f’rais, à c’te heure, té, Phémie ?

Elle ne savait non plus que résoudre. On alla trouver le maire. Il promit qu’il fermerait les yeux et autoriserait l’enterrement le lendemain. L’officier de santé, qu’on alla voir, s’engagea aussi, pour obliger maître Chicot, à antidater le certificat de décès. L’homme et la femme rentrèrent tranquilles.

Ils se couchèrent et s’endormirent comme la veille, mêlant leurs souffles sonores au souffle plus faible du vieux.

Quand ils s’éveillèrent, il n’était point mort.