Page:Maupassant - Le Horla, OC, Conard, 1909.djvu/150

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Deux hommes restés dehors gardaient nos chevaux.

Marchas dit au gros Ponderel, qui le suivait :

Les écuries doivent être à gauche ; j’ai vu ça en entrant ; va donc y loger les bêtes, dont nous n’avons pas besoin. Puis, se tournant vers moi :

Donne des ordres, sacrebleu ! Il m’étonnait toujours, ce gaillard-là. Je répondis en riant :

Je vais placer mes sentinelles aux abords du pays. Je te retrouverai ici. Il demanda :

— Combien prends-tu d’hommes ?

— Cinq. Les autres les relèveront à dix heures du soir.

— Bon. Tu m’en laisses quatre pour faire les provisions, la cuisine, et mettre la table. Moi, je trouverai la cachette au vin.

Et je m’en allai reconnaître les rues désertes jusqu’à la sortie sur la plaine, pour y placer mes factionnaires.

Une demi-heure plus tard, j’étais de retour. Je trouvai Marchas étendu dans un grand fauteuil Voltaire, dont il avait ôté la housse, par amour du luxe, disait-il. Il se chauffait les pieds au feu, en fumant un cigare excellent dont le parfum emplissait la