Page:Maupassant - Styliana, paru dans Le Gaulois, 29 novembre 1881.djvu/7

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Puis voici que, par hasard, j’ouvris, quelques jours après, l’ouvrage de M. Troplong sur la propriété suivant le Code civil. La première phrase qui me frappa fut celle-ci.

« Au milieu de tant d’institutions qui tombent ou vieillissent, la propriété reste debout, assise sur la justice et forte par le droit. C’est même la propriété qui, d’accord avec la famille, tient aujourd’hui la société puissamment amarrée sur la surface mobile de la démocratie. »

Ô misère ! Lire cela ! Comme je voudrais connaître l’adresse du ménage bas-breton de M. Sarcey pour lui demander son avis !



— Bonjour, mon cher. Vous allez bien ?

— Merci. Pas mal, et vous ? Quel temps superbe !

— Oui, mais le fond de l’air est froid.

Qui n’a entendu vingt mille fois ce dialogue ?

Or, dites-le-moi, s’il vous plaît, ce que c’est que le fond de l’air ? Je connais le fond d’un plat, le fond d’une bouteille, les fonds de culottes, le fond de ma bourse ; mais, malgré les efforts désespérés de mon imagination, je ne puis me représenter le fond de l’air !

Aussi, chaque fois que j’entends parler de ce fond invraisemblable, je reste