— Monsieur le baron Saval.
Le premier salon était peuplé de femmes. Ce qu’on apercevait d’abord, c’était un étalage de seins nus, au-dessus d’un flot d’étoffes éclatantes.
La maîtresse de maison, debout, causant avec trois amies, se retourna et s’en vint d’un pas majestueux, avec une grâce dans la démarche et un sourire sur les lèvres.
Son front étroit, très bas, était couvert d’une masse de cheveux d’un noir luisant, pressés comme une toison, mangeant même un peu des tempes.
Elle était grande, un peu trop forte, un peu trop grasse, un peu mûre, mais très belle, d’une beauté lourde, chaude, puissante. Sous ce casque de cheveux, qui faisait rêver, qui faisait sourire, qui la rendait mystérieusement désirable, s’ouvraient des yeux énormes, noirs aussi. Le nez était un peu mince, la bouche grande, infiniment séduisante, faite pour parler et pour conquérir.
Son charme le plus vif était d’ailleurs dans sa voix. Elle sortait de cette bouche comme l’eau sort d’une source, si naturelle, si légère, si bien timbrée, si claire, qu’on éprouvait une jouissance