Aller au contenu

Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XVIII.

Or ſi, dans de gros amas de matiere, tels que font les corps des animaux l’on admet ſans péril quelque principe d’intelligence, quel péril plus grand trouvera-t-on à l’attribuer aux plus petites parties de la matiere ? Si l’on dit que l’organiſation en fait la différence, conçoit-on que l’organiſation qui n’eſt qu’un arrangement de parties puiſſe jamais faire naître une penſée ? Mais encore ce n’eſt pas de quoi il s’agit ici ; il n’eſt queſtion que d’examiner s’il y a du péril à ſuppoſer dans la matiere quelque degré d’intelligence. Le péril, s’il exiſtoit, ſeroit auſſi grand à l’admettre dans le corps d’un éléphant ou d’un ſinge, qu’à l’admettre dans un grain de ſable.

XIX.

Or non ſeulement on ne voit aucun péril à accorder à la matiere quelque degré d’intelligence, de deſir d’averſion, de mémoire ; non ſeulement les premiers Docteurs de notre Religion.