Aller au contenu

Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/440

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cris par différentes intonations ; ce qui eût fait de ce langage une véritable musique ; cependant, malgré tout ce qu’on nous raconte des effets de l’ancienne musique, et tout ce que les musiciens de nos jours prétendent encore faire exprimer à la leur, la difficulté de l’intonation juste, la rareté d’une oreille assez fine, et les différences qui se trouvent dans l’étendue des voix, paraissent des obstacles invincibles pour l’établissement d’un tel langage.

V — Ce ne fut peut-être qu’après bien des temps écoulés qu’on en vint à une manière de s’exprimer indépendante des gestes et des tons. On s’aperçut que sans agitation du corps et sans efforts du gosier, par de simples battements de la langue et des lèvres on pouvait former un grand nombre d’articulations combinables à l’infini ; on sentit l’avantage de ce nouveau langage, tous les peuples s’y fixèrent ; et ce fut la parole.

VI — Tout le reste n’a plus été que des conventions particulières de variations d’articulation. Les différences qui se sont