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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/441

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trouvées dans les organes des différents peuples, le hasard même là où il y avait tant d’arbitraire, varièrent les combinaisons d’articulation à l’infini, et l’on eut des mots pour exprimer tout. Mais les hommes plus instruits par la communication mutuelle de leurs idées, formés pour ainsi dire par le langage, perfectionnèrent le langage à leur tour ; non seulement pour rendre plus clair à l’esprit le sens de ce qu’ils voulaient exprimer, mais encore pour rendre leurs expressions plus agréables à l’oreille. De là naquirent les règles grammaticales de toutes les langues.

VII — Le langage d’articulation ainsi formé, et préféré avec tant de raison à ceux du geste et de l’intonation, les bannit presque entièrement. Deux personnes, sans aucun changement dans leur attitude, et sans élever la voix, purent se communiquer leurs pensées, et traiter les sujets les plus difficiles, sans que ceux qui les environnaient pussent les entendre. Cependant le premier langage, ce langage naturel des gestes et des cris, est toujours prêt à se