Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/455

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été accordées à l’esprit humain. C’est de représenter, non pas les choses, mais les paroles dont on se sert dans le langage pour les exprimer ; d’établir des caractères auxquels on attribue toutes les articulations de la voix, et dont les assemblages rendent les mots et les phrases : c’est l’écriture que tous les peuples aujourd’hui ont adoptée, excepté peut-être quelques nations encore sauvages, et les Chinois, qui sacrifient peut-être l’utilité qu’ils retireraient de cette écriture à d’autres avantages que nous ne connaissons pas assez, ou au respect qu’ils ont pour l’antiquité.

XXV — L’écriture de tous les peuples de l’Europe n’est donc qu’une représentation de la parole : chaque nation a des caractères pour exprimer toutes les articulations ; et si son alphabet est bien complet, elle peut même exprimer les mots des autres langues qu’elle n’entend point ; celui qui lit à mille lieues ou mille ans après, rend les mêmes paroles que proférait celui qui l’a formée ; et si la langue est