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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/461

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qu’on regarde comme les premières qui aient été parlées, ce n’est l’effet que d’un hasard presque inévitable dans un si grand nombre de mots. Et si ceux qui veulent retrouver nos langues dans ces premières langues, sont de bonne foi, ils avoueront que tout ce qu’ils ont fait n’a été que de prouver qu’ils savaient un assez bon nombre de mots de chacune.

XXXII — Pour expliquer donc la diversité des langues que parlent aujourd’hui les descendants d’une même famille, il faut avoir recours au miracle qui nous est rapporté dans les livres sacrés ; à cette confusion dont Dieu punit la témérité des enfants de Noé ; ou penser que lorsque les familles se dispersèrent, elles n’avaient point encore de langue formée, qu’elles en étaient encore à ces moyens naturels d’expression dont nous avons parlé § I, II, III, IV, dont elles ne connurent l’insuffisance, et qu’elles n’abandonnèrent que longtemps après.