Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/462

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XXXIII — Chaque famille séparée devenant un peuple, ses besoins, ses idées se multipliant, elle se forma une langue et une écriture, de la manière que nous l’avons expliqué ; et aujourd’hui il n’y a si petite nation qui n’ait la sienne.

XXXIV — Il n’est pas nécessaire de faire remarquer combien cette diversité des langues est incommode, et combien il serait utile que tous les hommes pussent s’entendre, aujourd’hui surtout, où les peuples les plus éloignés se visitent si fréquemment, entretiennent un commerce universel de besoins et de secours réciproques, et où il n’est presque plus de peuple qu’on puisse appeler barbare.

XXXV — On a donc souhaité dans ces derniers temps, non de ramener toutes les nations à ne parler qu’une même langue, la chose est visiblement impossible, mais de former une langue nouvelle dans laquelle toutes les nations pussent s’entendre : et cela a été entrepris par des hommes célèbres.