Page:Maurière - Voisinage, paru dans Le Figaro, 14 mars 1925.djvu/12

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Du chagrin, du dépit, de la colère ? Maria ne sait pas distinguer tout cela dans la marmite haineuse qui bout dans sa tête. Sa rancune s’exaspère comme une brûlure d’huile.

Ah ! rira bien qui rira le dernier !

Ils n’ont pas voulu quitter la cabane ! Ils ont cherché de mauvaises raisons ! Ils ont fait agir le député ! Eh bien, ils partiront quand même ! Cette verrue sur la face de la ferme disparaîtra. Ainsi en a décidé le front rigide de Maria. Depuis ce moment-là, elle se sent calmée, dominatrice.

Aussi, un soir de nuée, a-t-elle, par les derrières, gagné la barbe du toit de chaume des Bécart. Il est nuit. Tout à coup un formidable coup de tonnerre retentit… Crac ! dans la paille elle introduit une allumette-tison enflammée, attend une seconde, puis s’enfuit…