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Dans le même ordre d’idées, un excellent impôt est celui sur le tabac. Sans récriminations, sans paperasserie, sans effort, nous assurons chaque année au Fisc plus de cinq milliards de revenus, qui pourraient encore être augmentés si le monopole des tabacs’n’était pas exploité par l’État, déplorable commerçant. L’expérience de la guerre a prouvé que le public était disposé a payer encore beaucoup plus cher pour satisfaire son habitude favorite.

En outre, cet impôt a comme résultat bienfaisant celui de freiner la consommation du tabac qui, sans lui, pourrait affecter dangereusement la santé publique.

Il en est de même des taxes sur les apéritifs, sur les jeux, sur les spectacles et sur les loteries qui, tout en faisant la part des faiblesses humaines, remplissent les caisses du Trésor au milieu de l’euphorie générale. Car je n’ai jamais entendu un contribuable protester parce que le Fisc prélève 30 % sur son Dubonnet, 15 % sur son pari au Mutuel, 12 % sur son fauteuil de théâtre, et 40 % sur son billet de la Loterie Nationale. Le grincheux a, du reste, toujours la ressource de renoncer à ces petites dépenses s’il trouve l’impôt trop lourd, alors qu’avec l’impôt direct, on ne lui demande pas son avis.

Tous ces impôts ont comme caractéristique essentielle d’être exempts de fraude, car je suis certain qu’il n’y a pas un litre d’essence, un paquet de cigarettes, ni un litre d’apéritif qui n’aient acquitté les droits, tandis que