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diriger. J’ai souvent eu recours, dans la publicité de Solex, à un slogan qui pourrait aussi bien s’appliquer à la fiscalité qu’à un carburateur :

Il est simple de faire compliqué,
Mais il est difficile de faire simple.

J’offre au législateur fiscal ce modeste aphorisme, avec l’espoir qu’il voudra bien en tenir compte pour adoucir le calvaire du malheureux contribuable.

Car c’est, avant tout, à cet intéressant bipède que je pense quand je disserte sur les impôts. Je voudrais qu’il alimente les caisses du Trésor largement, mais sans douleur, ainsi qu’on pratique une opération sous anesthésie.

Pour cela, il n’est qu’un moyen : prohiber tout impôt direct, personnel, et ne recourir qu’aux impôts indirects, anonymes et insensibles au public. Je sais bien que la grande objection est que l’impôt direct ne touche que les gens fortunés, tandis que l’impôt indirect pèse sur la masse. Mais ceci est un raisonnement de démagogue, bon, tout au plus, dans les réunions publiques.

L’impôt indirect n’est payé que par celui qui veut bien, et en progression géométrique avec sa fortune. Il est discret, humain, souple et fructueux. L’impôt direct est vexatoire, inquisitorial, stérilisant et improductif.

Pour moi, qui ai eu le privilège de couler les jours heureux d’avant 1914, j’ai connu la douceur de vivre dans un temps où l’on ignorait tout des impôts, où