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Il est piquant de constater que tous les théoriciens du dirigisme adversaire de la concurrence, sont issus des examens universitaires où la compétition est la plus ouverte et la plus implacable.

Quel beau sujet de concours pour le prochain Grand-Prix de Rome de gravure : La Concurrence traitée en médaille, sous ses deux aspects. À l’avers, une fée bienfaisante, tenant d’une main une baguette magique, et de l’autre une corne d’abondance répandant sur le monde les pommes d’or de la prospérité. Au revers, une horrible mégère armée d’une trique, abattant sans pitié tous les incapables et les paresseux.

Il est facile, pour les partisans et les adversaires de la concurrence, de trouver des arguments pour appuyer leur thèse.

Que disent les dirigistes ?

Ils accusent tout d’abord la concurrence sans limite d’avoir causé la ruine de nombreuses entreprises. C’est regrettable, mais inévitable. Ce serait évidemment séduisant que jamais une affaire ne périclite, mais, dans cette hypothèse, on ne voit pas très bien ce qui pourrait limiter le nombre des entreprises et à qui elles seraient attribuées.

Par voie de conséquence, on reproche ensuite à la concurrence, qui oblige à baisser les prix de revient, d’être la cause des réductions de salaires, et de réduire les ouvriers à la misère. Ceci est absolument faux, car c’est un bien mauvais calcul que de rogner sur