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La Monnaie et le Contrôle des Changes.

Une Comptabilité peut être merveilleusement organisée et ne donner que des résultats faux si elle est amenée à additionner des francs Germinal avec des francs Poincaré et Blum. Les promoteurs du fameux « plan comptable » ne paraissent pas se soucier de cette vérité. En réalité, ils feraient mieux de déployer leurs efforts en faveur de la stabilité de la monnaie plutôt qu’en vue de l’utopique et inutile normalisation des bilans. La monnaie scripturale est un moyen commode pour mesurer la valeur des richesses, mais ce n’est qu’un mètre en caoutchouc si elle n’est pas rattachée étroitement à un étalon fixe qui, depuis qu’il y a des hommes qui comptent, a toujours été l’or. Il est difficile d’imaginer ce qu’il a pu se dire et s’écrire de sottises, depuis quelques années, sur l’abolition de l’étalon-or et son remplacement par l’étalon-travail. L’or n’est plus roi, a déclaré M. Émile Boche, dans un livre admirablement documenté, mais dont je repousse les conclusions. L’or n’a jamais été roi, bien des peuples s’en sont passé, mais il est un moyen commode d’équilibrer automatiquement les échanges. En cela, il est un serviteur dont le libéralisme a fait un grand usage pour conserver à la monnaie une stabilité indispensable. Aucune prévision à longue échéance ne peut être faite sans cette stabilité. L’épargne, les assurances, le prix de la vie sont en péril constant, si la monnaie se dégrade. Quand un prêteur de fonds est assuré du remboursement de son capital sans crainte de subir de dépréciation,