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Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/307

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mépris pour les choses de la terre. Le paysan, à l’heure actuelle, prend sa revanche, et c’est justice. Je voudrais seulement donner à ce dernier quelques conseils de modération en lui rappelant qu’avant la guerre, le grand problème était d’écouler les produits à un prix rémunérateur. Or, en un siècle, pour un accroissement de la population de 25 %, la production de céréales, en France, a augmenté de 50 %. D’autre part, par suite de la diffusion du machinisme, les calories réclamées par l’effort physique humain ont diminué, dans le même temps, d’au moins 10 %, d’où une réduction de la consommation. Il est résulté de ces chiffres un déséquilibre entre l’offre et la demande, dans le sens d’une grande abondance.

Pour écouler ces produits agricoles en excès, il est nécessaire de faire baisser leur prix de revient afin de pouvoir les faire absorber par l’exportation ou par les usages industriels comme l’alcool, l’amidon, le tabac, les textiles, etc. Or, en France, nous étions déjà mal placés par rapport à l’étranger, puisque nous étions obligés de protéger la culture par des droits de douane importants. D’où la nécessité de baisser le prix de revient des produits agricoles.

Et c’est là que l’Ingénieur intervient. D’abord, pour retenir la main-d’œuvre à la terre, en lui offrant des logements améliorés et à bon marché, pourvus d’un confort élémentaire, électricité, chauffage, radio. Ensuite, en assurant à cette main-d’œuvre un rendement toujours plus grand par l’amélioration de l’outillage agricole. Déjà, beaucoup a été fait dans ce sens puisque, par