Page:Maurice Joly - Recherches sur l'art de parvenir - Amyot éditeur - 1868.djvu/85

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faire une guerre de feu et de sang sur leur territoire, ils se défendraient bien tout seuls.

La force morale qui est la richesse des nations est aussi la richesse des individus. En politique, n’avoir pas de volonté, c’est n’avoir point de puissance et point de liberté.

Jean-Jacques Rousseau a écrit quelque part : Quiconque veut être libre l’est en effet. Comme la volonté d’être libre en suppose la force, il eut été plus exact de dire : Quiconque est né fort est né libre.

La liberté, c’est la force morale, la force morale produit la liberté. Elle seule donne à un homme le pouvoir de s’égaler à ses désirs et à ses ambitions. Réciproquement, la faiblesse c’est l’esclavage, une sorte d’esclavage naturel, incurable, qui fera toujours dépendre une moitié de l’humanité de l’autre.

Les droits n’existent en réalité que pour qui peut les exercer.

DU FOYER INTÉRIEUR.

On crée ce nom pour caractériser une certaine disposition de l’âme, dont le rôle n’a pas été assez aperçu chez les ambitieux. Il s’agit d’un état normal de surexcitation qui porte sans cesse à agir, à entreprendre, qui tient sans cesse en éveil les désirs, les passions. Tout les hommes ont, à leur heure, des moments d’action et d’entrain qui leur font illusion